La perte de productivité due à l’usage de substances a coûté 22,4 milliards de dollars à l’économie canadienne, selon un nouveau rapport
Les coûts de l’usage de substances au Canada ont atteint 49,1 milliards de dollars en 2020
Ottawa, 29 mars 2023 – L’usage de substances a coûté 49,1 milliards de dollars à l’économie canadienne en 2020, ce qui représente une hausse de plus de 11 milliards de dollars entre 2007 et 2020 (une hausse de près de 12 % des coûts par personne).
Cette information est tirée du rapport Coûts et méfaits de l’usage de substances au Canada (2007-2020), publié aujourd’hui par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) en partenariat avec l’Institut canadien de recherche sur l’usage de substances (ICRUS) de l’Université de Victoria.
À elle seule, la perte de productivité a coûté 22,4 milliards de dollars (589 $ par personne) en 2020. Par « perte de productivité », on entend la valeur du temps de travail perdu attribuable à la mortalité prématurée et à l’invalidité de longue et de courte durée, entre autres.
« Le fait que la perte de productivité est la principale catégorie de coûts montre bien que l’usage de substances n’est pas seulement une question de santé, affirme Adam Sherk, Ph.D., scientifique à l’ICRUS et chercheur de l’étude. Les employeurs peuvent venir en aide à leurs employés en investissant dans des programmes de prévention, de réduction des méfaits et de traitement et en se dotant de politiques bienveillantes. »
Le rapport présente les coûts de l’usage de substances selon quatre grandes catégories : outre la perte de productivité (45,6 % du coût total), les soins de santé s’élèvent à 13,4 milliards de dollars (27,4 %), la justice pénale, à 10 milliards (20,3 %) et les autres coûts directs, à 3,3 milliards (6,7 %). Ces chiffres montrent que les problèmes d’usage de substances concernent de nombreuses facettes de la vie quotidienne et qu’il importe de trouver des solutions pour les résoudre.
Quelques autres constats du rapport :
- Les coûts associés à l’alcool (19,7 milliards de dollars) représentaient un peu plus de 40 % du total.
- Les coûts attribuables à l’usage d’alcool et de tabac ont fluctué au fil du temps : ceux pour l’alcool ont augmenté de 21 %, alors que ceux par personne pour le tabac ont diminué de 20 %.
- L’usage d’opioïdes a coûté 7,1 milliards de dollars en 2020, le montant le plus important de toutes les années à l’étude. Près de 75 % de ces coûts étaient liés à la perte de productivité et, plus particulièrement, aux décès survenus à un jeune âge à cause des opioïdes.
- Les coûts par personne associés à l’usage de substances ont augmenté de 11,8 %, passant de 1 154 $ en 2007 à 1 291 $ en 2020.
- Les coûts par personne associés aux opioïdes et aux stimulants sont ceux qui ont le plus augmenté depuis 2007, en raison de la plus grande toxicité des drogues illicites non réglementées et du nombre de méfaits découlant d’intoxications.
- Les coûts par personne associés au cannabis ont diminué de 9,1 % entre 2018 et 2020 à la suite de la légalisation de l’usage à des fins récréatives. Cette baisse des trois dernières années est attribuable à une réduction des coûts de justice pénale.
« L’usage de substances a entraîné le décès de près de 74 000 personnes en 2020, soit près de 200 personnes par jour, et plus de 85 % de ces décès étaient attribuables à l’alcool et au tabac, indique Emily Biggar, analyste, Recherche et politiques, au CCDUS et chercheure du projet. Nos estimations font ressortir les conséquences de l’usage de substances non seulement sur les systèmes de santé et de justice pénale, mais aussi sur la capacité de la population canadienne à travailler et à contribuer à l’économie. Pour améliorer la santé et la productivité au Canada, il faudra mettre en place des initiatives de prévention, de réduction des méfaits et de traitement. »
Le rapport publié aujourd’hui est le troisième du projet Coûts et méfaits de l’usage de substances au Canada (CEMUSC), après ceux de 2018 et de 2020. Avec les rapports CEMUSC, le CCDUS et l’ICRUS veulent mieux comprendre les coûts et méfaits économiques et sociétaux de l’usage de substances au pays. Régulièrement mises à jour, les estimations serviront à déterminer quelles politiques publiques sont prioritaires, à créer des projets qui ciblent les méfaits de l’usage de substances, à définir les lacunes dans les connaissances et à recenser les besoins en recherche et les améliorations à apporter aux systèmes nationaux de déclaration de données, à évaluer les répercussions des changements dans les niveaux et habitudes de consommation, ainsi qu’à modifier les réponses sociétales et politiques à l’usage de substances.
Pour plus de renseignements (profils nationaux, provinciaux et territoriaux, outil en ligne de visualisation des données, etc.), voir le www.cemusc.ca.
Adam Sherk, Ph.D., est scientifique à l’ICRUS et chercheur au Centre collaborateur OMS-Organisation panaméricaine de la santé sur l’alcool et les politiques publiques du CCDUS. Ses travaux portent sur l’épidémiologie de l’usage de substances et les politiques sur l’alcool. Il a mis au point le modèle international en matière de méfaits et de politiques liés à l’alcool – une plateforme de recherche utilisée dans le monde entier pour estimer les méfaits de l’alcool. Il a participé, en tant que créateur ou conseiller, à des projets nationaux de surveillance des méfaits de l’alcool en Australie, en Finlande, en Suède, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et au Canada.
Emily Biggar, MSP, est analyste, Recherche et politiques, au CCDUS. Membre du groupe de travail scientifique CEMUSC, Mme Biggar contribue aussi aux travaux du CCDUS sur les tendances dans l’usage de substances en pilotant le déploiement du Projet communautaire d’analyse d’urine et d’auto-évaluation, qui vise à mieux comprendre la consommation de drogues imprévisibles et non réglementées.
L’ICRUS est situé à l’Université de Victoria et est un réseau d’intervenants et de groupes se consacrant à l’étude de l’usage de substances et des dépendances pour contribuer aux efforts collectifs de promotion de la santé et de réduction des méfaits. La recherche qui y est faite est utilisée dans de nombreux projets, rapports, publications et initiatives qui aident les Canadiens à vivre une vie saine et heureuse, qu’ils consomment ou non des substances. Pour en savoir plus : https://www.uvic.ca/research/centres/cisur/.
Le CCDUS a été créé par le Parlement afin de fournir un leadership national pour aborder la consommation de substances au Canada. À titre d’organisme de confiance, il offre des conseils aux décideurs partout au pays en profitant du pouvoir des recherches, en cultivant les connaissances et en rassemblant divers points de vue. Pour en savoir plus : www.ccdus.ca.
Possibilités d’entrevues
M. Sherk est disponible pour des entrevues par téléphone, par Zoom et à la caméra. Il habite à Victoria (C.-B.). Pour demander une entrevue avec M. Sherk, communiquez avec Amanda Farrell-Low (farlow@uvic.ca ou 250 472-5445). |
Mme Biggar est disponible pour des entrevues par téléphone, par Zoom et à la caméra. Elle habite Ottawa (Ont.). Pour demander une entrevue avec Mme Biggar, communiquez avec Lee Arbon (larbon@ccsa.ca ou 613 266-5469). |
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