Les jeunes du Canada ne vont pas bien : un nouveau sondage montre pourquoi il faut bonifier l’offre de services en santé mentale et en usage de substances
Ottawa, 14 décembre 2021 – Les jeunes du Canada présentent un taux accru d’anxiété et de troubles d’usage de substances, ainsi qu’une capacité moindre à gérer le stress de la pandémie. Selon un nouveau sondage Léger commandé par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) et la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), ils consommeraient aussi plus d’alcool et de cannabis.
« Nous savons que les personnes qui ont des problèmes de consommation font un usage accru de substances pendant la pandémie et que leur état de santé mentale semble s’être détérioré. Par ailleurs, nous savons maintenant que les jeunes sont particulièrement à risque et qu’ils citent l’école et la gestion de leur propre santé mentale comme principaux facteurs de stress, explique Rita Notarandrea, première dirigeante du CCDUS. Ces constats soulignent l’importance d’investir à long terme dans une gamme de services et de mesures en santé mentale et en usage de substances s’adressant aux jeunes. Nous vous invitons à tendre la main aux jeunes de votre entourage, à prendre de leurs nouvelles, à les écouter avec compassion et à leur dire qu’ils ne sont pas seuls et que des ressources d’aide sont à leur disposition. »
Près de 45 % des jeunes (16 à 24 ans) rapportent des symptômes d’anxiété modérés à graves, et environ 40 % des jeunes qui consomment de l’alcool, du cannabis ou les deux ont dit en avoir consommé davantage. À l’opposé, les aînés (65 ans et plus) présentent une meilleure santé mentale, un usage de substances moins problématique et une plus grande capacité d’adaptation.
Les jeunes n’ont pas recours aux services
Selon le sondage, trois jeunes qui présentent des symptômes de troubles de santé mentale sur quatre n’avaient pas accédé à des services d’aide, que ce soit en virtuel ou en présentiel. Parmi les raisons évoquées, mentionnons que les jeunes préfèrent gérer eux-mêmes leur santé mentale, qu’ils ne savent pas comment ni où obtenir de l’aide et qu’ils n’ont pas les moyens de payer ces services.
« Personne, en particulier les jeunes, ne devrait avoir à faire face à des problèmes de santé mentale et d’usage de substances sans aide, affirme Michel Rodrigue, président et directeur général de la CSMC. Bien que les ressources gratuites, comme Espace mieux-être Canada, soient un important pas en avant, nous devons en faire plus pour combler les lacunes qui existaient avant la pandémie et offrir rapidement des soins de santé mentale accessibles, de qualité et culturellement appropriés. En collaborant avec les décideurs pour trouver des solutions et faire de la santé mentale des jeunes une priorité, nous pourrons nourrir l’espoir que le rétablissement est possible. »
La stigmatisation reste un problème de taille, mais on commence à voir une évolution chez les jeunes
La stigmatisation est aussi un facteur important qui empêche les gens d’accéder à l’aide dont ils ont besoin pour des troubles de santé mentale et d’usage de substances.
Le sondage a révélé que la stigmatisation perçue concernant la dépression est encore répandue dans la population, plus de la moitié des répondants (53 %) ayant affirmé qu’ils croient que la stigmatisation envers les personnes en dépression reste présente. Cela dit, une certaine évolution a été constatée chez les jeunes. En effet, ceux-ci ont systématiquement dit percevoir moins de stigmatisation concernant les personnes ayant des troubles de santé mentale, comparativement à la population générale. La stigmatisation perçue envers les personnes ayant des problèmes d’usage de substances, comme un trouble lié à l’usage d’alcool, est encore plus fréquente chez les répondants de tous âges. Ainsi, pour les deux tiers des répondants (68 %), la stigmatisation perçue envers les personnes ayant un trouble lié à l’usage d’alcool reste présente.
Ces constats soulignent l’importance de continuer à agir et à investir dans l’aide en santé mentale et en usage de substances ciblant les jeunes et d’encourager chez eux la résilience qu’on retrouve chez les aînés. Ils montrent en outre la nécessité de poursuivre les efforts déployés pour diminuer la stigmatisation dans la population.
Quelques faits
- Les jeunes sont plus susceptibles que la population générale d’avoir sérieusement envisagé le suicide depuis le début de la pandémie (17 % vs 9 %).
- Environ 37 % des jeunes qui consomment de l’alcool rapportent un usage accru, comparativement à 27 % pour la population générale.
- Entre la moitié et les deux tiers des répondants sont d’avis que la stigmatisation envers les personnes atteintes de dépression (53 %) et d’un trouble lié à l’usage d’alcool (68 %) reste présente.
Produits connexes
- Espace mieux-être Canada
- Ateliers et ressources anti-stigmatisation (CCDUS)
- Ressources pour les enfants et jeunes (CSMC)
Personnes-ressources pour les médias
Wendy Schlachta, conseillère en communication, Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances
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