L’usage de substances au Canada coûte 38,4 milliards de dollars par année
Ce sont l’alcool et le tabac qui causent le plus de méfaits – et de loin
Ottawa, 26 juin 2018 — L’usage de substances coûte à la société canadienne 38,4 milliards de dollars par année, soit près de 1100 $ pour chaque personne au pays, selon une nouvelle étude. L’alcool et le tabac représentaient plus des deux tiers (70 %) de ces coûts, les opioïdes venant beaucoup plus loin, au troisième rang. Ces coûts sont en hausse depuis quelques années, surtout ceux associés à l’alcool, aux opioïdes et au cannabis.
Publiée aujourd’hui, l’étude Coûts et méfaits de l’usage de substances au Canada a été produite par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) et l’Institut canadien de recherche sur l’usage de substances (ICRUS) de l’Université de Victoria. Cette étude exhaustive a permis d’examiner les coûts et les méfaits associés à l’usage de substances, pour quatre grandes catégories (soins de santé, perte de productivité, justice pénale et autres coûts directs) et pour plusieurs substances, dont l’alcool, le tabac, le cannabis, les opioïdes et les dépresseurs du système nerveux central (SNC), la cocaïne et les stimulants du SNC, et d’autres substances comme les hallucinogènes et les produits inhalés. L’étude présente des estimations nationales, provinciales et territoriales des coûts et des méfaits de l’usage de substances, de 2007 à 2014 (soit la dernière année pour laquelle des données exhaustives étaient disponibles).
« L’alcool entraîne plus de coûts liés à la consommation pour la population canadienne que le tabac ou les autres substances combinées. Cette situation est particulièrement évidente quand on parle de perte de productivité due à la mortalité prématurée et aux blessures invalidantes, a déclaré M. Tim Stockwell, directeur de l’ICRUS. Dans les dix dernières années, nous avons assisté à une grande déréglementation dans l’industrie de l’alcool au Canada. Il est certes urgent de prendre en charge les méfaits découlant de l’usage d’opioïdes; cela dit, les décideurs ne doivent pas perdre de vue les mesures à prendre pour réduire les méfaits attribuables aux substances légales, dont nous ne faisons plus grand cas. »
Les coûts de perte de productivité se chiffraient à 15,7 milliards de dollars, soit 41 p. cent du total, et ceux de soins de santé, à 11,1 milliards, soit 29 p. cent du total. La justice pénale se classait au troisième rang des coûts liés à l’usage de substances, avec 9,0 milliards de dollars, soit 23 p. cent du total.
« Le Canada vit actuellement un moment charnière en matière de politiques sur l’usage de substances, il suffit de penser à la crise des opioïdes et à l’imminente légalisation du cannabis. Les données probantes issues de notre étude nous permettront d’évaluer le succès de ces politiques », a affirmé M. Matthew Young, analyste principal, Recherche et politiques, CCDUS, et un des chercheurs principaux de l’étude.
Tirée de nombreux ensembles de données nationaux, provinciaux et territoriaux, l’information sera actualisée tous les ans pour aider les décideurs, conseillers en politiques et chercheurs dans leur travail. Pour consulter le rapport intégral Coûts et méfaits de l’usage de substances au Canada, voir le www.ccdus.ca.