L’usage précoce et régulier de cannabis est un grand prédicteur d’atteintes cognitives
Ottawa, 5 avril 2019 – L’initiation précoce à l’usage de cannabis – avant 16 ou 17 ans – est l’un des principaux facteurs prédictifs d’atteintes cognitives évidentes, selon un nouveau rapport publié par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS).
Le rapport Dissiper la fumée entourant le cannabis : usage régulier et fonctionnement cognitif résume les plus récentes études sur les effets du cannabis sur les processus mentaux qui nous permettent de mener à bien des tâches courantes comme parler et se souvenir.
L’usage précoce et régulier de cannabis est associé à des difficultés cognitives, mais le rapport indique que les effets de l’usage régulier sur les fonctions cognitives sont généralement légers. Ainsi, nombre des effets mesurables sur ces fonctions disparaissent après une période prolongée d’abstinence.
Le rapport fait aussi état des constats suivants :
- L’usage régulier de cannabis est associé à des changements dans la structure et lefonctionnement du cerveau, dont des altérations des circuits naturels de la récompense.
- Les personnes dont la prise de décisions est mésadaptée (décisions risquées et impulsives)risquent davantage de développer un usage problématique et un trouble lié au cannabis.
- Des mesures normalisées de l’usage de cannabis, dont la fréquence de consommation, la doseet le mode de consommation, sont essentielles pour mieux comprendre la causalité de ces liens.
« Selon les données, il n’y aurait pas de lien entre l’usage régulier de cannabis et de graves atteintes cognitives. En fait, les effets sont relativement légers et ne sont plus perceptibles après un mois d’abstinence environ. L’usage régulier n’affecterait peut-être pas la capacité à faire des tâches simples, routinières et quotidiennes, explique Robert Gabrys, Ph.D., analyste (Recherche et politiques) au CCDUS. Cela dit, pour ceux qui ont des postes où la sécurité est importante, comme les policiers et les contrôleurs aériens, un léger déficit dans la concentration, le jugement ou la résolution de problèmes revêt une grande importance. Avec la récente légalisation du cannabis non médical, l’accès à des données probantes, présentées objectivement dans des rapports du genre, pourrait orienter les politiques et la préparation de ressources d’information pour le public. »
Ce rapport est le plus récent ajout de la série Dissiper la fumée entourant le cannabis du CCDUS, qui examine les effets du cannabis sur la santé mentale et physique des Canadiens. Les autres rapports de la série abordent notamment le cannabis pendant la grossesse, le cannabis au volant et l’usage de cannabis à l’adolescence.