Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances

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La conduite sous l’influence de l’alcool ou de la drogue est l’un des principaux facteurs responsables des accidents de la route mortels au Canada. Les jeunes forment le groupe le plus important de conducteurs qui perdent la vie dans des accidents et ont des résultats positifs pour l’alcool ou la drogue. D’autres facteurs sont inquiétants, comme une possible hausse du cannabis au volant et le fait que certains médicaments d’ordonnance peuvent affaiblir la capacité de conduire. La section Recherche résume la plus récente information sur les effets de l’alcool, du cannabis et des autres substances sur la conduite, ainsi que les risques que pose la conduite avec facultés affaiblies chez les jeunes.

Conduite avec
facultés affaiblies

Conduite avec facultés affaiblies

Conduite sous l’influence
de l’alcool

Conduite sous l’influence de l’alcool

La conduite sous l’influence de l’alcool peut avoir des conséquences mortelles. Même si le nombre de ces décès est en baisse depuis quelques années, en 2014 (l’année la plus récente pour laquelle nous disposons de données), plus d’un conducteur mortellement blessé sur quatre (28,4 %) avait obtenu un résultat positif pour l’alcool. L’alcool au volant reste un problème de sécurité publique et un important facteur contribuant aux accidents de la route au Canada.

Prendre le volant avec un taux d’alcoolémie supérieur à 80 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang (80 mg/dl ou 0,08) est un acte criminel au Canada. Afin de réduire les méfaits liés à la conduite avec facultés affaiblies, la plupart des provinces ont abaissé à 50 mg/dl (0,05) le taux d’alcoolémie acceptable.

Au Canada, les conducteurs jeunes et novices sont soumis à une tolérance zéro pour l’alcool et la drogue, puisqu’ils forment un groupe à risque élevé d’alcool au volant. Pour en savoir plus sur les lois sur la conduite avec facultés affaiblies, voir la section Politiques et réglementations.

En vue de réduire les risques et méfaits associés à l’alcool au volant, le gouvernement du Canada a mis en place le dépistage obligatoire de l’alcoolémie en décembre 2018. En vertu de cette nouvelle mesure législative, les policiers peuvent demander un échantillon d’haleine à un conducteur, même en l’absence de doute raisonnable que ce dernier a consommé de l’alcool.

Conduite sous l’influence
du cannabis

Conduite sous l’influence du cannabis

Conduire sous l’influence du cannabis augmente le risque d’avoir un accident pouvant causer de graves blessures ou la mort. Depuis la récente légalisation du cannabis, une attention accrue est portée à l’usage de cannabis chez les Canadiens, à la fréquence du cannabis au volant et aux coûts pour la société des accidents impliquant le cannabis.

Après l’alcool, le cannabis est la substance la plus souvent détectée chez les conducteurs qui perdent la vie dans des accidents de la route. Le cannabis nuit aux capacités cognitives et motrices nécessaires à la conduite sécuritaire d’un véhicule à moteur. Pour en savoir plus sur les différentes façons dont le cannabis nuit à la conduite, voir Dissiper la fumée entourant le cannabis : cannabis au volant (version actualisée).

En plus d’avoir de profondes répercussions sur la vie des gens, les accidents impliquant le cannabis coûtent cher. Ainsi, au Canada, en 2012, les coûts attribuables au cannabis étaient estimés à 1,09 milliard de dollars, et près des deux tiers de tous les coûts pour les décès étaient associés aux jeunes adultes de 16 à 34 ans. Ajoutons que :

  • En 2012, les accidents attribuables au cannabis ont causé environ 75 décès et 4407 blessures, sans compter les 7794 victimes de collisions avec dommages matériels;
  • 58 % des coûts étaient associés aux décès;
  • Les 16 à 34 ans représentaient 32 % de la population, mais 61 % des décès attribuables au cannabis.

Pour obtenir plus d’information sur le cannabis et consulter des ressources et des outils sur l’usage de cannabis et ses effets sur la santé, voir Cannabis.

Conduite sous l’influence
de la drogue

Conduite sous l’influence de la drogue

Une foule de substances, comme les médicaments d’ordonnance (p. ex. opioïdes, sédatifs), les médicaments en vente libre (p. ex. somnifères, remèdes contre le rhume) et les drogues illicites (p. ex. cocaïne, héroïne), peuvent affaiblir la capacité de conduire et causer des blessures graves ou la mort. Ces substances peuvent aussi nuire aux fonctions cognitives et motrices, notamment celles nécessaires à la conduite d’un véhicule. Ajoutons que la consommation simultanée d’autres substances (p. ex. alcool et cannabis) peut intensifier l’affaiblissement des facultés. Pour en savoir plus, consulter le document Effets des drogues sur l’organisme et la conduite d’un véhicule.

De plus, des tests de détection faits sur les routes canadiennes ont permis de constater que :

  • En 2014, 42,4 % des conducteurs avaient obtenu un résultat positif pour la drogue et 28,4 %, pour l’alcool;
  • Dans certaines provinces canadiennes, le cannabis est la substance psychoactive la plus souvent détectée chez les conducteurs;
  • La détection d’autres substances, comme les opioïdes et les sédatifs, est de plus en plus inquiétante.

Caractéristiques des personnes qui conduisent sous l’influence de drogues

Nos connaissances sur les personnes qui conduisent après avoir consommé de la drogue sont limitées, et ce, même si la conduite après consommation de drogue est récemment devenue plus courante que la conduite après consommation d’alcool. Pour réduire la prévalence de la drogue au volant et des conséquences négatives qui y sont associées, nous devons mieux connaître les groupes cibles qui consomment différentes drogues, puis prennent le volant.

Ce rapport examine les études et les données portant sur la conduite avec facultés affaiblies par la drogue et trace le portrait des possibles caractéristiques des personnes qui conduisent sous l’influence de drogues. Quelques grands constats du rapport :

  • Plus d’hommes conduisent après avoir consommé de la drogue; cela dit, dans le groupe des conducteurs mortellement blessés, les femmes et les hommes sont aussi susceptibles d’avoir un résultat positif au dépistage de drogue.
  • Les femmes tendent à conduire après avoir consommé des sédatifs ou des opioïdes, alors que les hommes le font après avoir consommé du cannabis. L’attention qu’on porte actuellement au cannabis signifie donc que les études sur la conduite avec facultés affaiblies pourraient limiter par inadvertance nos connaissances sur les conductrices.
  • Les conducteurs ayant consommé de la drogue sont susceptibles d’avoir d’autres comportements à risque, comme le fait d’être passagers d’un conducteur qui a consommé de l’alcool ou de la drogue, ou le tabagisme.

Consultez le rapport complet, Qui conduit après avoir pris de la drogue? Un examen des principales caractéristiques, pour en savoir plus sur les groupes qui conduisent après avoir consommé de la drogue.

Indicateurs nationaux sur la drogue au volant

Il n’existe au Canada aucun ensemble normalisé d’indicateurs nationaux permettant d’évaluer adéquatement les pleines retombées de la drogue au volant. Certaines données importantes, comme le nombre de décès et le taux d’arrestations, sont disponibles, mais elles sont très limitées, alors que d’autres types de données (p. ex. sur les blessures) ne sont pas recueillies systématiquement. Ajoutons que la collecte de données est souvent irrégulière et que les données sont souvent sous-déclarées.

Pour aider à résoudre ce problème de données limitées, le CCDUS a consulté 106 intervenants de première ligne, chercheurs, analystes et experts de la drogue au volant de partout au pays. Les discussions ont notamment porté sur la façon, selon eux, de recueillir l’information et leurs recommandations quant aux données à recueillir pour évaluer efficacement la drogue au volant.

Le CCDUS a donc mis sur pied le Comité consultatif sur les indicateurs visant la drogue au volant, qui réunit certains des experts consultés. Au cours des deux prochaines années, les membres du comité se baseront sur les perspectives présentées dans le rapport, ainsi que sur leur expertise, pour dresser une liste d’indicateurs recommandés. Le rapport sur ces indicateurs devrait être rendu public en 2021.

Lois sur la drogue au volant

Pour répondre aux craintes causées par la légalisation et la réglementation du cannabis et pour réduire les méfaits liés à la drogue au volant, le Canada et l’ensemble des provinces et territoires ont modifié leurs lois sur la conduite sous l’influence de la drogue. Ainsi, le gouvernement canadien a approuvé l’utilisation, par les policiers, d’un nouvel appareil portable de dépistage salivaire permettant de détecter les conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue. Pour en savoir plus sur les lois révisées, les divers outils disponibles et leur incidence juridique, voir la section Politiques et réglementations.

Détection des conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue

Plusieurs mécanismes permettent d’évaluer le risque d’affaiblissement des facultés par la drogue, p. ex. l’analyse du comportement du conducteur et certains appareils de dépistage salivaire. Pour en savoir plus sur la détection des conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue, voir la section Politiques et réglementations.

Cannabis et conduite

Avec la légalisation et la réglementation du cannabis, nombre de Canadiens s’interrogent sur les effets de cette substance sur la conduite et sur la capacité de conduire. Pour en savoir plus sur le cannabis et la conduite, voir la section Cannabis au volant.

Médicaments d’ordonnance et conduite

Les médicaments d’ordonnance ayant des propriétés psychoactives mettent en danger les conducteurs. Les Canadiens ne connaissent pas toujours les effets que pourraient avoir certains médicaments sur la capacité de conduire. Les personnes qui prennent des médicaments devraient donc aborder la question avec leur médecin ou leur pharmacien.

Jeunes et conduite sous
l’influence de substances

Jeunes et conduite sous l’influence de substances

Les jeunes – en tant que conducteurs nouveaux et inexpérimentés – courent déjà un grand risque d’avoir un accident de la route. Le fait de prendre de l’alcool ou une drogue comme le cannabis avant de conduire ou en conduisant fait considérablement augmenter leur risque de blessures ou de décès. La conduite sous l’effet de l’alcool ou de la drogue est considérée comme tellement dangereuse chez les jeunes et les nouveaux conducteurs que l’ensemble des provinces et territoires au pays leur impose une tolérance zéro pour l’alcool et la drogue quand ils conduisent, peu importe le véhicule.

Si les connaissances des jeunes sur les risques et méfaits associés à l’alcool au volant se sont améliorées au fil des ans, il reste que l’idée qu’ils se font de la prévalence, de l’acceptabilité et des risques liés à la conduite sous l’effet de la drogue, et surtout du cannabis, est parfois fausse. Ils sont donc plus susceptibles d’adopter ce comportement. Par exemple, en 2018, 26,7 % des 16 à 19 ans et 35,3 % des 20 à 24 ans qui ont pris du cannabis ont aussi dit avoir conduit dans les deux heures suivant une consommation (Enquête canadienne sur le cannabis).

Quelques perceptions erronées qu’ont souvent les jeunes :

  • La conduite avec facultés affaiblies n’est pas un problème grave;
  • Le cannabis au volant est plus sécuritaire que l’alcool au volant;
  • Une certaine consommation de drogue ne compromet pas la capacité à conduire;
  • Une certaine consommation de drogue améliore la capacité à conduire en raison du recours à des stratégies de compensation;
  • Il est peu probable que la conduite avec facultés affaiblies soit détectée.

Pour réfuter ces informations et conceptions erronées et pour encourager les jeunes à faire des choix responsables, le CCDUS a cerné des programmes, des interventions, des initiatives et des approches de prévention efficaces visant à réduire la conduite avec facultés affaiblies chez les jeunes.

Pour en savoir plus sur les perceptions des jeunes sur le cannabis, voir le rapport intégral.

Les jeunes et la conduite sous l’effet du cannabis

Le cannabis est la substance la plus souvent détectée chez les jeunes Canadiens mortellement blessés dans des accidents de la route. De façon générale, de 2000 à 2010, les conducteurs de 16 à 24 ans étaient plus de deux fois plus susceptibles que ceux de 35 ans et plus d’avoir un dépistage positif au cannabis (25,8 % et 9,7 %, respectivement). Le taux élevé d’usage de cannabis chez les jeunes conducteurs semble imputable au fait qu’ils ne croient pas forcément que le cannabis affaiblit leur capacité à conduire un véhicule à moteur en toute sécurité. Les données probantes, elles, indiquent que le cannabis nuit à la capacité de conduire et fait doubler le risque d’avoir un grave accident de la route.

Ajoutons que :

  • Ce sont les jeunes de 18 et 19 ans qui étaient les plus susceptibles d’avoir pris le volant après l’usage de cannabis (8,3 %), suivis des 15 à 17 ans (6,4 %);
  • 21,5 % des 18 et 19 ans ont dit être montés dans la voiture d’un conducteur ayant consommé du cannabis dans les deux heures précédentes, comparativement à 14,1 % des 20 à 24 ans;
  • 16,4 % des conducteurs décédés dans des accidents de la route au Canada ont testé positifs au cannabis de 2000 à 2010.

Pour en savoir plus, voir le résumé thématique.

Les jeunes et la conduite sous l’effet des opioïdes

En 2013, 13,6 % des 15 à 19 ans et 15,9 % des 20 à 24 ans ont dit avoir pris des analgésiques opioïdes dans la dernière année. De façon générale, de 2000 à 2010, 2,2 % des jeunes conducteurs mortellement blessés (16 à 24 ans) ont testé positifs aux opioïdes. Même si les opioïdes peuvent causer des effets de somnolence et de sédation, ce qui nuit à la capacité de conduire un véhicule à moteur en toute sécurité, un dépistage positif ne signifie pas forcément que les facultés du conducteur sont affaiblies.

Pour en savoir plus, voir le résumé thématique.

Les jeunes et la conduite sous l’effet des sédatifs

En 2013, 3,6 % des Canadiens de 15 à 19 ans et 4,7 % des 20 à 24 ans ont dit avoir pris des sédatifs dans les 12 mois précédents. De façon générale, de 2000 à 2010, 4,1 % des jeunes conducteurs mortellement blessés (16 à 24 ans) ont testé positifs aux sédatifs. Même si les sédatifs entraînent de la somnolence et affectent la coordination motrice, ce qui peut grandement nuire à la capacité de conduire un véhicule à moteur de façon sécuritaire, un dépistage positif ne signifie pas forcément que les facultés du conducteur sont affaiblies.

Pour en savoir plus, voir le résumé thématique.

Les jeunes et la conduite sous l’effet des stimulants

Environ 2,6 % des Canadiens de 15 à 19 ans disent avoir déjà pris de la cocaïne et 1,8 %, de l’amphétamine ou de la méthamphétamine (ces substances sont toutes des stimulants courants). Du côté des 20 à 24 ans, 8,3 % affirment avoir consommé de la cocaïne et 3,6 %, de l’amphétamine ou de la méthamphétamine. De façon générale, de 2000 à 2010, 8,8 % des jeunes conducteurs mortellement blessés (16 à 24 ans) ont testé positifs aux stimulants. Même si les stimulants peuvent affecter la concentration et augmenter la disposition à prendre des risques, ce qui nuit à la capacité de conduire un véhicule à moteur de façon sécuritaire, un dépistage positif ne signifie pas forcément que les facultés du conducteur sont affaiblies.

Pour en savoir plus, voir le résumé thématique.

Les jeunes passagers de conducteurs aux facultés affaiblies

Même s’il ne retient pas autant l’attention que l’alcool au volant, le fait d’être passager d’un véhicule conduit par une personne ayant consommé de l’alcool ou du cannabis est un comportement relativement fréquent chez les jeunes. Par exemple, 31,7 % des 16 à 19 ans et 49,1 % des 20 à 24 ans ont déclaré être déjà montés à bord d’un véhicule conduit par quelqu’un qui avait consommé du cannabis dans les deux heures précédentes (Enquête canadienne sur le cannabis).

Certaines études ont montré que les jeunes passagers ont souvent un taux d’alcoolémie similaire ou inférieur à celui des conducteurs, ce qui est inquiétant, puisque ces jeunes passagers peuvent, en distrayant le conducteur ou en le poussant à prendre d’autres risques, faire augmenter la probabilité d’avoir un accident. Outre leurs autres facteurs de risque, les jeunes passagers qui montent avec un conducteur qui a bu ou pris de la drogue présentent certaines caractéristiques.

Pour en savoir plus, voir le rapport intégral.

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