Rapport
Projet communautaire d’analyse d’urine et d’auto-déclaration : tendances globales pancanadiennes dans l’usage de substances, 2021-2023
Date de publication :
2024
L’analyse d’urine et l’autodéclarationnous permettent de déterminer le véritable contenu de la drogue vendue sur le marché illicite; on compare ensuite cette information à ce que les personnes consommatrices pensent que leur drogue contient. Le processus consiste à analyser des échantillons d’urine pour y détecter les métabolites des substances consommées, puis à comparer cette information à celle obtenue avec un sondage demandant aux personnes quelles substances elles pensaient consommer. Contrairement à l'analyse de drogues, ce processus évite d’avoir à entreposer et à transporter des substances illicites pour les tester et n’exige pas des participants qu’ils renoncent à une partie de leur drogue pour les analyses.
Le CCDUS coordonne le Projet communautaire d’analyse d’urine et d'autodéclaration, qui recueille des sondages anonymes sur la consommation récente de drogue auprès des usagers de services de réduction des méfaits et les compare aux résultats d’analyses toxicologiques urinaires. Le sondage compte également des questions sur les profils de consommation et les besoins – des éléments que les services et soutiens locaux devraient prendre en compte.
Partie intégrante des efforts continus du CCDUS, le projet mise sur la collaboration pour élaborer des directives, des outils et des gabarits qui facilitent le déploiement de l’analyse d’urine et de l’auto-déclaration dans les centres de réduction des méfaits et qui uniformisent la collecte de données et la production de rapports entre les centres. Veuillez communiquer avec nous si vous êtes intéressés par la mise en œuvre de ce « projet de recherche clé en main » (voir l’onglet Participation). Notre objectif est de renforcer la capacité des centres de réduction des méfaits au Canada à générer de l’information utile pour la prestation de services locaux ainsi que pour le suivi des tendances nationales en matière d’usage de substances.
Le système normalisé utilisé dans le cadre du Projet communautaire d’analyse d’urine et d’autodéclaration pour analyser le contenu de la drogue illicite a été mis sur pied par le Centre de contrôle des maladies de la C.-B. (BCCDC) et le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CCSMTL), avec les commentaires de personnes consommatrices. Le CCDUS collabore maintenant avec le BCCDC et le CCSMTL en vue de donner une envergure nationale au système, grâce à une subvention du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances de Santé Canada intitulée Developing National Surveillance of Illicit Drug Content (Mettre en place un système canadien d'analyse du contenu de la drogue).
Le système utilise des échantillons d’urine pour déterminer le contenu de la drogue consommée. Cette méthode a les avantages suivants : éviter d’avoir à entreposer et à transporter des substances illicites, les participants n’ont pas à renoncer à une partie de leur drogue pour les analyses, éviter d’exposer les testeurs à la violence associée au trafic de drogue et refléter davantage les produits vendus dans la rue que ceux saisis par les policiers.
Autre élément du système : un sondage que les participants doivent remplir quand ils soumettent leur échantillon d’urine dans lequel ils indiquent quelles substances ils pensent avoir consommées. Les données du sondage, jumelées aux résultats des analyses urinaires, montrent toutes les substances prises sans le savoir ou le vouloir par les participants, et toutes les substances qu’ils pensent avoir prises, sans que ce soit le cas. Le sondage peut être adapté pour y inclure des questions sur de nouvelles problématiques locales ou nationales et, ainsi, rendre compte des préférences et besoins changeants des personnes consommatrices.
Les données du projet feront l’objet de comptes rendus locaux et de comparaisons et publications nationales qui décriront les tendances dans l’usage de drogue et les nouvelles problématiques mises en évidence. Le but à long terme du projet, c’est que grâce aux données recueillies, les personnes consommatrices reçoivent de meilleurs services de réduction des méfaits et de santé.
Le Projet communautaire d’analyse d’urine et d’autodéclaration est déployé en plusieurs phases :
Pour en savoir plus, voir la chronologie détaillée ci-dessous.
Les personnes intéressées à participer à la phase 3 sont invitées à se référer à l’onglet Participation.
Activités d’application des connaissances de la phase 1
Contenu de la trousse de la phase 2
Le CCDUS est à la recherche de nouveaux sites souhaitant implanter le Projet communautaire d’analyse d’urine et d’autodéclaration dans un centre de réduction des méfaits de la région. Des fonds sont disponibles pour compenser les participants et couvrir les frais d’analyse d’urine et d’aide à la recherche.
La participation implique les activités suivantes :
Le CCDUS accompagne les sites participants tout au long de ces activités. Il a également créé une trousse d’outils pour chaque activité afin d’en faciliter la réalisation et la comparaison entre les sites.
Contenu de la trousse
Si vous souhaitez participer au projet ou si vous aimeriez vous renseigner à son sujet ou sur la trousse d’outils, veuillez écrire à cusp-pcua@ccsa.ca.
Le CCDUS tient à remercier les partenaires suivants d’avoir élaboré et mis en œuvre le Projet communautaire d’analyse d’urine et d’auto-évaluation.
Site | Organisation | Responsables locaux |
---|---|---|
Alberta (Edmonton) |
Université de l’Alberta |
Elaine Hyshka |
Colombie-Britannique |
Centre de contrôle des maladies de la C.-B., Vancouver Appui non financier des coordonnateurs régionaux de la réduction des méfaits, du ministère de la Santé de la C.-B. et du Vancouver Area Network of Drug Users |
Jane Buxton, Brittany Graham, Kristi Papamihali |
Québec (Montréal) |
Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Ile-de-Montréal, |
Pascale Leclerc, Carole Morissette Nicolas Caron |
Site | Organisation | Responsables locaux |
---|---|---|
Manitoba |
Manitoba Harm Reduction Network |
Veda Koncan |
Terre-Neuve-et-Labrador |
Eastern Health |
Jane Henderson |
Nouvelle-Écosse |
Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse |
Patryk Simon |
Ontario (Thunder Bay) |
Université Lakehead |
Abigale Sprakes |
Québec (Laval) |
Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval |
Catherine Boucher-Rodriguez |
Selon de nouvelles études, le contenu des drogues du marché non réglementé reste imprévisible. En fait, il existe souvent une différence entre les drogues que les gens pensent consommer et celles qu’ils consomment réellement, d’où un risque accru de méfaits.
Pour mieux comprendre les tendances dans l’usage de substances et évaluer si l’usage de substances attendu correspond au contenu réel détecté au Canada, des données ont été recueillies auprès de 2 634 participants de sites de réduction des méfaits de sept régions (Colombie-Britannique, Edmonton, Regina, Ottawa, Peel, Québec et Nouvelle-Écosse) entre janvier 2021 et avril 2023. Les données ont été compilées dans une série de documents, Projet communautaire d’analyse d’urine et d’autodéclaration : rapport pancanadien 2021-2023. Les documents seront mis en ligne sur cette page entre février et avril 2024.
Le Projet communautaire d’analyse d’urine et d’autodéclaration (PCUA) a été piloté par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) en collaboration avec le Centre de contrôle des maladies de la C.-B., l’Institut national de santé publique du Québec et des sites qui ont travaillé directement avec le CCDUS à la collecte de données locales.
Le PCUA est un système de surveillance qui compare les drogues que les gens pensent consommer (autodéclaration) au contenu réel des drogues (analyse d’urine). L’objectif est de recueillir de l’information normalisée sur les drogues du marché non réglementé et sur les différences entre l’usage attendu et l’usage réel. Le PCUA analyse aussi quelles substances sont consommées simultanément (intentionnellement ou non) et leur mode d’administration.