Rapport
Mesurer les répercussions de la conduite affaiblie par la drogue : recommandations d’indicateurs nationaux.
Date de publication :
2022
Les conséquences de la conduite affaiblie par la drogue sont sous-déclarées et donc mal comprises au Canada. Notre pays a un portrait incomplet de la situation. Sans données supplémentaires et plus détaillées, il est difficile de s’attaquer efficacement aux causes du problème. Cela dit, nous savons que près de la moitié des conducteurs décédés en 2016 avaient des substances qui affaiblissent les facultés dans leur sang.
Le CCDUS a voulu mieux mesurer la conduite affaiblie par la drogue au Canada. Pour ce faire, il a consulté des experts de la question au pays, qui lui ont parlé de certains défis, ont avancé des pistes de solution et ont formulé des recommandations. Le CCDUS a ensuite mis sur pied le Comité consultatif sur les indicateurs visant la drogue au volant, qui était chargé d’étudier les données probantes, de fournir une expertise pratique et de formuler des recommandations pour mesurer les répercussions de la conduite affaiblie par la drogue.
Le comité consultatif a recommandé 34 indicateurs pour améliorer et normaliser la collecte de données sur la conduite affaiblie par la drogue au Canada. La mise en œuvre de ces indicateurs permettra de:
Les 34 indicateurs recommandés ont été élaborés à partir de critères communs, et ce, en vue d’uniformiser la collecte et la déclaration des données dans l’ensemble des organismes, des provinces et territoires et du pays. Les indicateurs couvrent quatre catégories de collecte de données sur la conduite affaiblie par la drogue, pour une foule de secteurs et d’organismes, à l’échelle municipale, provinciale, territoriale et fédérale. Voici ces catégories:
Le CCDUS a préparé une série de ressources en lien avec chacune de ces catégories. Chaque produit porte sur certains indicateurs recommandés et explique l’importance de recueillir des données et les implications de la mise en œuvre des indicateurs à l’échelle nationale.
Les accusations criminelles et les décès sont la principale source de données sur la conduite affaiblie par la drogue. Pour mieux comprendre et réduire le problème, il nous faut des données d’autres sources (conducteurs hospitalisés, enquêtes routières, tribunaux, enquêtes publiques, etc.)
Le Comité consultatif sur les indicateurs visant la drogue au volant recommande 34 indicateurs qui permettront de mieux mesurer, comprendre et traiter la question.
Ces indicateurs sont regroupés en trois catégories:
Le rapport Mesurer les répercussions de la conduite affaiblie par la drogue : recommandations d’indicateurs nationaux présente les indicateurs recommandés, qui relèvent de neuf domaines, examine chaque champ d’intérêt et analyse les:
Le Comité consultatif sur les indicateurs visant la drogue au volant recommande 34 indicateurs, dans neuf domaines, qui aideront à mieux mesurer, comprendre et traiter la conduite affaiblie par la drogue. Cette infographie dresse la liste des indicateurs, répartis dans les neuf domaines.
Les accusations criminelles et les décès sont la principale source de données sur la conduite affaiblie par la drogue. Pour mieux comprendre et réduire le problème, il nous faut des données d’autres sources (conducteurs hospitalisés, enquêtes routières, tribunaux, enquêtes publiques, etc.).
Le Comité consultatif sur les indicateurs visant la drogue au volant recommande 34 indicateurs qui permettront de mieux mesurer, comprendre et traiter la question.
Ces indicateurs sont regroupés en trois catégories :
Le rapport Mesurer les répercussions de la conduite affaiblie par la drogue : recommandations d’indicateurs nationaux présente les indicateurs recommandés, qui relèvent de neuf domaines. Il examine aussi chaque champ d’intérêt et analyse les:
Les blessures liées à la conduite affaiblie par la drogue sont de plus en plus préoccupantes au Canada. Des conducteurs hospitalisés testés en 2018-2019*:
*Données de Brubacher et coll., 2019
Aucune organisation ne dépiste systématiquement les conducteurs hospitalisés pour un possible usage de drogues ou affaiblissement des facultés. La majorité des données disponibles dans ce secteur émane généralement d’études portant sur les conducteurs hospitalisés. Puisque le nombre de blessures graves liées à la conduite avec facultés affaiblies dépasse largement celui des décès (Brown et coll., 2021), il est tout aussi important de recueillir et d’analyser les données sur les conducteurs blessés et de relier les données entre les personnes impliquées dans des collisions (ex. passagers, piétons, cyclistes).
Pour saisir plus efficacement les données hospitalières sur les blessures, le Comité consultatif sur les indicateurs visant la drogue au volant recommande :
Les coroners et les médecins légistes sont l’une des deux principales sources de données (les organismes d’application de la loi étant l’autre) utilisées pour comprendre et traiter la conduite affaiblie par la drogue au Canada. Ils recueillent de l’information sur les personnes qui perdent la vie dans des accidents de la route.
L’examen de ces données peut aider à cibler les groupes potentiellement à haut risque et vulnérables, ainsi que les substances les plus fréquemment détectées chez les conducteurs mortellement blessés.
Pour saisir plus efficacement les données des coroners et des médecins légistes, le comité consultatif recommande :
Les organismes d’application de la loi assument une part importante des coûts et des ressources nécessaires pour gérer les problèmes de conduite avec facultés affaiblies et y répondre. Les coûts incluent notamment :
Les ressources incluent notamment :
Il est important de comprendre la relation entre les investissements dans ces ressources et leur incidence sur la réduction de la problématique. Cela aidera à déterminer si ces investissements sont suffisants, s’il existe des lacunes dans certains secteurs et quels sont les points à améliorer. Pour bien comprendre les répercussions des investissements, il faut recueillir des données qui relient les ressources (ex. financement, temps, équipement) aux résultats (ex. nombre d’affaires de conduite affaiblie par la drogue, taux de détection, utilisation d’équipement). Les données (résultats) ne sont pas recueillies en quantité suffisante pour qu’on puisse mesurer avec exactitude les associations potentielles.
Pour saisir plus efficacement les données sur les affaires de conduite affaiblie par la drogue, le comité consultatif recommande :
Pour saisir plus efficacement les données sur les ressources utilisées par les organismes d’application de la loi, le comité consultatif recommande :
Les données sur les cas de drogue au volant qui passent par les tribunaux peuvent fournir au Canada des renseignements sur les conducteurs, les collisions graves et les répercussions des arrestations et des condamnations sur la réduction et la prévention de la conduite affaiblie par la drogue.
Augmenter et normaliser les données judiciaires sur la conduite affaiblie par la drogue recueillies au pays et rendre ces renseignements accessibles aux organismes hors du système juridique permettrait d’améliorer la collaboration et de réduire et prévenir la conduite affaiblie par la drogue, les blessures graves et les décès.
Pour saisir plus efficacement les données judiciaires, le comité consultatif recommande :
On en sait peu sur l’ampleur de la conduite affaiblie par la drogue chez les conducteurs de véhicules commerciaux et sur ses répercussions sur les autres usagers de la route. Compte tenu du risque accru de collisions, de blessures graves et de décès que posent les gros véhicules commerciaux pour les autres usagers de la route, il faut se pencher sur la conduite affaiblie par la drogue dans cette population de conducteurs.
Pour saisir plus efficacement les données sur les conducteurs de véhicules commerciaux, le comité consultatif recommande :
Les enquêtes routières donnent un aperçu des habitudes de conduite des personnes vivant au Canada. Des questions sont posées aux conducteurs sur leur usage récent de substances, ce qui peut ensuite être vérifié avec un échantillon de salive prélevé pendant l’enquête.
Disposer de renseignements plus précis sur les personnes qui conduisent avec les facultés affaiblies, par quelle substance et à quel moment (jour, heure, etc.) permet d’identifier les groupes à risque élevé de conduire avec les facultés affaiblies et d’adapter les activités de prévention et de sensibilisation à leurs besoins.
Pour saisir plus efficacement les données sur les conducteurs de véhicules à passagers et de véhicules légers obtenues lors d’enquêtes routières, le comité consultatif recommande :
Les agences d’immatriculation stockent l’historique collectif (au cours d’une période donnée) de tous les conducteurs avec permis de leur région. Cela dit, les agences ne reçoivent pas rapidement des données cohérentes et précises de la part d’organismes comme les forces de l’ordre et les hôpitaux qu’elles peuvent ensuite verser à leurs dossiers. S’assurer que les agences reçoivent ces données permettra d’adapter plus efficacement les activités de prévention et de sensibilisation aux besoins des groupes à risque.
Disposer de plus d’informations sur les taux de récidive de conduite affaiblie par la drogue aiderait à déterminer quelles mesures punitives (condamnations au criminel, amendes, suspensions) ou quelle combinaison de mesures pourrait dissuader efficacement la drogue au volant.
Pour saisir plus efficacement les données des agences d’immatriculation, le comité consultatif recommande :
La plupart des indicateurs recommandés portent sur la conduite affaiblie par la drogue en fonction des affaires; cependant, ils donnent peu d’information sur les connaissances, perceptions et comportements autodéclarés des conducteurs en rapport avec la drogue au volant.
Pour élaborer des outils de sensibilisation et de prévention efficaces, il faut comprendre les raisons qui poussent certains conducteurs à adopter ce comportement dangereux. Les réponses à ces questions se trouvent auprès des conducteurs eux-mêmes.
Bien qu’il existe des méthodes diverses de collecte de ces données (ex. entrevues, groupes de discussion), les enquêtes sont l’approche la plus courante parce qu’elles permettent de recueillir relativement facilement des données en grande quantité. Les enquêtes sont utiles pour effectuer un examen rapide des enjeux liés à la drogue au volant; les entrevues et les groupes de discussion, eux, sont importants pour analyser les raisons et les processus de prise de décisions chez les conducteurs. Quelques enquêtes canadiennes sur l’usage de drogue incluent des questions sur la conduite affaiblie par la drogue, mais il n’existe aucune enquête publique nationale qui recueille régulièrement des données sur la question.
Pour saisir plus efficacement les données obtenues d’enquêtes publiques nationales sur la conduite affaiblie par la drogue, le comité consultatif recommande :